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Lors de la cartographie des plantes, l’ordinateur est parfois plus précis que l’être humain

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D’innombrables véhicules empruntent chaque jour les autoroutes suisses. Mais l’être humain n’est pas le seul à utiliser ces axes de transport, le long de ces couloirs se propagent aussi des espèces végétales exotiques. Certains de ces néophytes envahissants se multiplient parfois fortement. Quelques espèces sont toxiques, causent des allergies ou entraînent des coûts accrus dans l’entretien des routes. Souvent, on ne sait pas où elles se propagent et à quelle vitesse, car les cartographies le long des autoroutes sont dangereuses et font de ce fait défaut.

Michael Nobis, écologue au WSL, et son équipe, testent désormais avec le Computer Vision Lab de l’EPF de Zurich, une nouvelle méthode pour cartographier rapidement les espèces végétales de façon automatisée. Dans une voiture, les chercheurs parcourent des autoroutes à l’image de l’A1 entre Genève et St. Margrethen. Deux caméras filment alors les terre-pleins et les acotements.

 

À 90 km/h et avec 24 photos par secondes, on obtient ainsi un set de données de plusieurs millions de photos individuelles de la végétation le long des routes.

Ce set est évalué à l’aide de «Deep Learning»: des réseaux neuronaux artificiels entraînés pour reconnaître différents modèles dans les données. Sur une petite partie des photos, l’ailante et le séneçon du Cap sont marqués à la main. L’ordinateur apprend à reconnaître les espèces à l’aide de ce set de données d’entraînement. «Cette nouvelle technologie pourrait permettre de simplifier des travaux routiniers chronophages à l’image de la cartographie sur le terrain», M. Nobis en est convaincu. Un avant-projet avec des relevés de drones le long de voies ferrées des CFF, a démontré que la machine identifiait parfois mieux les espèces que le botaniste.

L’objectif du projet actuel consiste à tester la nouvelle méthode et à dresser des cartes détaillées de la répartition de l’ailante et du séneçon du Cap le long d’autoroutes. L’Office fédéral des routes OFROU, commanditaire du projet, et l’Office fédéral de l’environnement OFEV, sont très intéressés par les résultats. Ces derniers indiqueront la répartition actuelle des espèces invasives et fourniront des aides décisionnelles pour la gestion de ces espèces.
(Lisa Bose, Diagonal 2/19)