20.10.2025 | Jochen Bettzieche | SLF News
Un nouveau modèle montre pour la première fois les tendances d’enneigement en fonction de l’altitude pour toute la Suisse : les hauteurs moyennes de neige diminuent depuis des décennies.
- Nouveau modèle : le SLF analyse pour la première fois les tendances d’enneigement en Suisse à l’échelle de tout le pays et en fonction de l’altitude.
- Le modèle SPASS montre une diminution de la quantité de neige : à certaines altitudes, jusqu’à huit centimètres de neige en moins par décennie au cours des soixante dernières années.
- Le changement climatique est visible : en pourcentage, la baisse de l’enneigement est la plus forte dans le Plateau suisse, avec une diminution pouvant atteindre vingt pour cent par décennie.
Huit centimètres de moins par décennie : à certaines altitudes dans les Alpes suisses, la hauteur moyenne de neige entre novembre et avril a considérablement diminué au cours des dernières décennies. C’est ce que montrent les nouveaux résultats du projet SPASS (SPatial Snow climatology for Switzerland), qui a permis à des chercheurs et chercheuses du SLF de simuler à l’aide d’un modèle l’évolution temporelle et spatiale du manteau neigeux en Suisse depuis 1962. « C’est la première fois que nous pouvons montrer des tendances à grande échelle et pour différentes altitudes », précise Christoph Marty, climatologue à l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF du WSL à Davos. Les résultats des modèles pour les six dernières décennies sont le fruit d'une collaboration entre le SLF et MétéoSuisse et ont été financés par ces deux institutions. « Nous voyons ici très clairement les conséquences du changement climatique », explique Christoph Marty.
En chiffres absolus, le Plateau s’en sort relativement bien. La hauteur moyenne de neige y a diminué de moins d’un centimètre par décennie. Mais cela ne surprend pas Christoph Marty : « Il y a de toute façon très peu de neige dans cette région, elle ne peut donc pas diminuer de plusieurs centimètres. En revanche, c’est dans les montagnes, où la hauteur de neige est la plus importante, que la perte en centimètres a été la plus importante. »
Une baisse à deux chiffres ¶
Les conclusions sont différentes si l’on adopte une méthode relative. « En pourcentage, c’est le Plateau qui a le plus perdu », explique Christoph Marty. La diminution y est souvent comprise entre 10 et 20 % par décennie. À titre de comparaison, à 2000 mètres d’altitude, le recul est d’environ 4 % par décennie. « Plus haut encore, la diminution de la couverture neigeuse hivernale est encore plus faible et parfois insignifiante », précise Christoph Marty.
Pour le modèle utilisé, la Suisse a été divisée en une grille composée de carrés d’un kilomètre de côté. À cela s’ajoutent des bandes altitudinales de 500 mètres chacune, à partir de 250 mètres au-dessus du niveau de la mer. « Seules quelques petites régions de Suisse se trouvent en dessous », précise Christoph Marty. Il a exclu les régions montagneuses situées au-dessus de 3000 mètres, car il existe trop peu de mesures comparatives sur plusieurs années pour ces régions.
Le modèle SPASS pour la recherche, l’économie et le grand public ¶
Afin d’améliorer les résultats, Christoph Marty et son équipe ont pris en compte les mesures fournies par 350 stations au cours des 25 dernières années. « Cela nous a permis d’adapter au mieux la simulation SPASS à la réalité », explique-t-il. C’est aux altitudes supérieures à 800 mètres que cette adaptation est la plus réussie. Le modèle SPASS fournit ainsi des résultats détaillés pour chaque kilomètre et chaque niveau d’altitude.
Les résultats sont utilisés dans différents domaines de la recherche et de la vie publique, par exemple dans le cadre d’un projet avec Suisse Tourisme et Remontées Mécaniques Suisses. Le modèle SPASS est exploité par le Service nivohydrologique opérationnel (OSHD) du SLF, qui a également contribué à son développement. Des analyses climatologiques ont été publiées régulièrement dans l’Avablog et dans le rapport hivernal annuel du SLF ainsi que dans l’Annuaire hydrologique de l’OFEV. À moyen terme, les résultats actuels de SPASS devraient également être intégrés dans l’appli White Risk du SLF, afin de rendre ces informations accessibles aux amateurs et amatrices de sports d’hiver. MétéoSuisse prévoit en outre de rendre publiques les informations climatologiques sur la neige fournies par le modèle SPASS.
Liens ¶
- Étude SPASS – New gridded climatological snow datasets for Switzerland: Potential and limitations (uniquement en anglais)
- Service nivohydrologique opérationnel OSHD
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