23.10.2025 | Lisa Bose | WSL News
Une expérience menée par l'Institut fédéral de recherche WSL et les services électriques du canton de Zurich (EKZ) démontre que les individus perçoivent la lumière chaude comme plus agréable, mais que le corps se détend davantage sous une lumière blanc froid. Le choix de l'éclairage public nécessite donc des compromis.
- Dans le cadre d'une expérience menée par le WSL et l'EKZ à Richterswil (canton de Zurich), les participants ont trouvé la lumière chaude plus agréable, mais la lumière blanc froid a davantage réduit leur niveau de stress.
- L'éclairage public idéal n'existe pas, il est nécessaire de faire des compromis.
- Lors de la planification d'un nouvel éclairage public, il convient de prendre en compte non seulement l'acceptation par la population, mais aussi les économies d'énergie et la protection de la biodiversité.
Les lampadaires font désormais partie intégrante de notre quotidien. Dans les espaces publics, ils créent un sentiment de sécurité et permettent de mieux s'orienter la nuit. Cependant, la lumière artificielle n'affecte pas seulement les insectes et autres animaux, mais aussi la santé humaine. Une nouvelle étude du WSL sur les différentes températures de couleur montre que ce que nous trouvons agréable ne correspond pas nécessairement à la façon dont notre corps réagit à la lumière artificielle. Dans le cadre d'une expérience menée en collaboration avec EKZ, des volontaires à Richterswil, dans le canton de Zurich, ont été exposés pendant vingt minutes à des lampadaires LED de différentes températures de couleur.
Solène Guenat, responsable de l'étude au WSL, a réparti les 77 personnes de manière aléatoire entre trois températures de couleur: chaude (2700 K), blanche (4000 K) et blanche froide (6500 K). Les participants ont répondu à des questions sur leur bien-être et leur sentiment de sécurité avant et après l'expérience. La chercheuse a par ailleurs déterminé leur niveau de stress à partir du taux de cortisol dans des échantillons de salive prélevés avant et après l'expérience.
Contradiction entre le ressenti et la réaction du corps ¶
Interrogés sur leurs préférences, la plupart des sujets ont indiqué qu'ils trouvaient la lumière chaude plus agréable que la lumière blanche et la lumière blanc froid. Celle-ci était souvent perçue comme éblouissante et trop intense, bien que l'intensité lumineuse soit identique pour toutes les lampes. Le sentiment de sécurité et le niveau de stress déclaré par les sujets ne dépendaient pas de la couleur de la lumière. La mesure du taux de cortisol a pourtant révélé une autre réalité, puisqu'il a diminué davantage chez les participants exposés vingt minutes à une lumière froide qu'à une lumière chaude. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que la lumière blanc froid ressemble à la lumière du jour. «Nous nous sentons plus en sécurité pendant la journée que pendant la nuit, ce qui pourrait expliquer pourquoi le niveau de stress des volontaires a diminué sous la lumière blanc froid», explique Solène Guenat.
Alors que nous préférons une lumière chaude et confortable la nuit, notre corps se détend davantage sous une lumière froide. «La divergence entre la perception et l'effet physiologique montre que des compromis sont nécessaires lors de la planification de l'éclairage public en ville», commente la chercheuse.
La solution parfaite n'existe pas ¶
Cela soulève plusieurs questions pour les communes qui souhaitent renouveler leur éclairage public et surtout le rendre plus économe en énergie: faut-il tenir compte des préférences de la population ou plutôt des effets du spectre lumineux sur la santé? «Une lumière chaude sera probablement mieux acceptée qu’une lumière froide», estime Solène Guenat.
Outre la réduction du stress, la lumière froide présente toutefois l'avantage de permettre des économies d'énergie: les lampadaires à lumière blanc froid consomment 30 % d’électricité en moins que ceux à lumière blanc chaud. «En Suisse, la plupart des communes ont aujourd’hui opté pour des lampadaires à lumière blanc chaud. Ils représentent un bon compromis entre efficacité énergétique d’un côté et acceptation sociale de l’autre», explique Jörg Haller, responsable de l’éclairage public et de Smart City chez EKZ. Selon lui, les éclairages plus chauds ayant globalement un impact plus favorable sur l'environnement, les recommandations et directives pertinentes vont elles aussi dans ce sens.
«Notre expérience ne nous a pas permis de trouver une solution parfaite», déclare Solène Guenat. Lors de l'adaptation de l'éclairage, il faudrait établir des priorités de manière à non seulement améliorer la qualité de la lumière, mais aussi à favoriser d’autres objectifs de durabilité, tels que les économies d'énergie, la protection de la biodiversité ou la santé. «De telles synergies créent des situations gagnant-gagnant», conclut Solène Guenat.
La température de couleur décrit la perception chromatique d’une source lumineuse et se mesure en kelvins (K). Plus la valeur est basse, plus la lumière paraît jaune et chaude; plus elle est élevée, plus la lumière est bleutée et froide.
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